Les périphériques vous parlent N° 1
JANVIER/FÉVRIER 1994
p. 44

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 Chanson 

 

On peut
toujours
attendre

Ils nous exhortent à la patience.
Ils nous disent d'attendre
Les temps meilleurs sont pour demain.

Mais moi demain, je ne serai plus là
J'aurai perdu l'envie de vivre
Usé par un présent sans avenir

On peut toujours attendre
Attendre de comprendre
Ce qu'on attend de nous
Attendre de jouer son va-tout
Attendre que ça se passe
Que ça nous glace ou que ça nous casse

Attendre un nouveau messie
En glissant sans souci
dans les creux de l'ennui
Attendre les temps meilleurs
En égrainant les heures
À ne rien faire
En attendant du travail
N'importe quel travail.

Attendre que jeunesse se passe
Attendre que s'installent les nouvelles guerres
Des races, des religions, des nationalismes.

On peut toujours attendre
Que ça arrive le plus tard possible
Après moi le déluge !

- Oh, moi, je m'en moque !
Ça ne fait pas de mal d'attendre
J'ai la télé pense bête
Qui me distrait.
Je ne vais pas me prendre la tête 

Et puis quand on aura trop attendu
Trop vu sans pouvoir rien y faire
Qu'on en aura rien à foutre de rien
Quand on aura trop entendu
Quand on aura trop de tout
et pas assez
On pourra toujours se pendre
Au fil du rasoir
D'un mercredi des cendres, ou d'un jeudi,
ou d'un vendredi, ne parlons pas des
samedis et des dimanches, ou d'un lundi,
ou d'un mardi.

M.O

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